Champiculture : Culture Liquide

Culture liquide

Sommaire

1 Présentation
2 Le flacon
2.1 Choix du flacon
2.2 Préparation des pots
3 La solution de culture
3.1 Eau
3.2 Sucre
3.2.1 Miel
3.2.2 Sirop
3.2.3 Sirop d'agave
3.2.4 Glucose
3.3 Minéraux
3.3.1 Pomme de terre
4 La stérilisation
5 L’inoculation
5.1 La dépression
5.2 A partir d’une empreinte
5.3 A partir d’une seringue de spores ou de CL
5.4 Clonage a partir d’un carpophore ou d’une sclérote
6 Suivi de culture
7 Utilisation
8 Conservation

Présentation

La culture liquide (CL) sert à multiplier vos souches de champignons, auto-produire à volonté votre propre inoculant et sortir des voies commerciales.

La CL est une technique pour cultiver et multiplier du mycélium en solution liquide. Elle servira d’inoculant tant pour du grain, des cakes de PF Tek, que de nouvelles CL.

Cette technique est utilisable pour les différentes souches de champignons. Elle permet aussi le clonage a partir de champignons frais. C’est une technique particulièrement intéressante pour minimiser les risques de contaminations.

La mise en œuvre, les matériaux et ingrédients sont relativement simples et accessibles. Toutes les variantes proposées ont été pleinement éprouvées. Cependant, il arrive que certains ingrédients posent problème. Il faudra parfois plusieurs essais pour trouver le bon sucre, la bonne eau, peut être le bon silicone.

Ne vous découragez pas et surtout, amusez vous bien!

Le flacon

Choix du flacon

N’importe quel flacon en verre avec un couvercle hermétique peut faire l’affaire. D’un point de vue pratique, mieux vaut choisir des petits volumes. Un flacon de jus de fruit de 125cl est amplement suffisant puisqu’il permettrais déjà d’inoculer une bonne quarantaine de pots , un pot de 50cl serai très bien .

Comme une CL n’est pas éternelle, exposée aux risques de contamination bien avant son vieillissement, il est préférable de faire plusieurs petit flacon plutôt qu’un gros et de la renouveler régulièrement. Raison de plus pour viser petit, en prévision de la multiplication des pots dans l’espace de stockage.

Préparation des pots

Nettoyer les pots avec soin, frotter l’intérieur et l’extérieur du couvercle a l’alcool a bruler (ou autre dégraissant)
Percer le couvercle d’un trous en son milieu. On peut utiliser un pointe ou un petit tourne vis,puis un plus gros afin d’élargir un peu. Le couvercle est bien vissé sur le flacon pour ne pas risquer de le déformer (ce qui nuirait à son étanchéité).
Avec du silicone, recouvrir depuis l’intérieur du couvercle les bout de tôle plié, en essayant de laisser le moins de bulles d’air possible.
Puis faire un bon patté en centrant le tube sur le trou, de manière a ce qu’il y en ai dedans et dehors.
Avec un doigt mouillé (la salive, c’est très bien), étaler le silicone des deux cotés pour lui donner forme.
Laisser sécher 24h avant d’utiliser.

Remarques: Il n’y a pas d’ouverture pour l’aération comme dans les tutos plus anciens. Cette ouverture n’est pas nécessaire et sa suppression réduit les risque de contamination. Pour la même raison, on ne met plus de bille, celle ci n’est plus nécéssaire et gênerais lors de l’agitation des flacons.

La solution de culture

C’est une solution d’eau avec 4% de sucre.

La solution peut être chauffée avant la mise en pot, afin de mieux dissoudre les sucres. Il faut néanmoins éviter qu'elle ne caramélise.

Quelle que soit la recette, le liquide mélangé doit être homogène. Les pots seront remplis aux 2/3.

Eau

En général, l’eau du robinet convient bien. Cependant, certaines limitent le développement du mycélium. Dans ce cas, prendre de l’eau en bouteille. L’eau distillée est déconseillée car elle ne contient pas de minéraux. (voir Eau)

Sucre

Le résultat de ces différentes recettes se valent sensiblement. C’est surtout en fonction de ce que vous avez sous la main, à vous de voir celle qui vous réussit le mieux.

Miel

Dosage : 4 cuillères pour 100 cuillères d’eau

Il caramélise facilement et peut parfois contenir de la propolis qui est anti-fongique. Il faut parfois en essayer plusieurs pour trouver celui qui convient.

Sirop

Dosage : 50ml pour un litre d’eau.

Le sirop est la source de sucre la plus communément utilisée pour la CL. Le plus courant est le sirop de grenadine, mais peu importe le parfum, regardez surtout les ingrédients. Le premier d'entre eux doit être "sirop de glucose" ou "sirop de glucose-fructose" le saccharose (sucre) ne convient pas seul.

Le sirop de sucre de canne semble également convenir.


SIROP D'AGAVE

Dosage : 50ml pour un litre d’eau.

Mélange de fructose (90%) et de glucose; il peut egalement etre utilisé pour la CL. Permet d obtenir une CL ambrée tres limpide.


GLUCOSE

Dosage : 40g/L

On peut également mettre 30g de glucose et 10g de saccharose (sucre en poudre) par litre.


Minéraux

POMME DE TERRE

Certains utilisent de l'eau de cuisson de pommes de terre pour leur CL. Il faut néanmoins ajouter le sucre, la pomme de terre n'apportant que des minéraux et de l'amidon (qui doit être "digéré" par le champignon pour être assimilable)


La stérilisation

Laisser chauffer l'autocuiseur avec l’eau jusqu’à ce que ça boue.
Pendant ce temps, on fermera les couvercles et les couvrira d’une feuille de papier aluminium.
Poser les flacons dans le panier, fermer, et attendez 20 à 25 minutes après sifflement de la soupape pour couper le feu
Ôter la pression et laisser refroidir

Remarques:

- le temps de cuisson ne doit pas dépasser les 30 min

- Sans panier, il faudra bricoler un système pour que les flacons ne touchent pas le fond de la marmite: chiffons, bout de tôle, de bois… .


L’inoculation

Pour cette étape, on respectera les règles d'hygiène et d'asepsie. Ces manipulations délicates seront pratiquées en atmosphère stérile (cône stérile d’une flamme, une boite à gants ou une hotte à flux laminaire).














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Le septum (silicone) devra être désinfecté à l'alcool
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Avant toute introduction d’aiguille dans un flacon, on la chauffera a rouge, puis attendra un peu pour ne pas brûler le silicone.


Pour les manipulations au scalpel on fera de même, mais le temps de chauffe et surtout d’attente seront plus longs. Il faut que la lame soit bien refroidie, puisqu’on ne veut pas tuer les spores ou bruler les tissus.


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Le chapeau d’aluminium sera ôté pendant les manipulations et remis après.
La dépression

Comme le flacon est étanche, il se crée un vide d’air dans le flacon (le bop a l’ouverture), qu’il faudra compenser.

Attention, ce vide pourrait dans le cas d’une inoculation en ouvrant le couvercle aspirer de l’air contaminé, et pour une inoculation a la seringue, aspirer le contenu avant que vous n’ayez appuyé sur le piston.

Pour compenser cette dépression, on peut soit:


à la seringue, absorber de l’air stérile et le réinjecter dans le flacon.
utiliser comme filtre à air un tube de seringue et son aiguille, que l’on aura bourrée de polyfil (ouate pour filtre d’aquarium). La dépression aspirera un air filtré.

A partir d’une empreinte

Passer le tour du couvercle à la flamme. (lampe a alcool, bec bunzen, réchaud de camping ou gazinière, au choix)
Ouvrir le flacon (dévissé seulement) et l’empreinte dans un champ stérile
Gratter l’empreinte avec une pointe de scalpel. Dès que le dépôt noir de spore sur la lame est visible à l’œil nu, c’est suffisant. (l’empreinte pourra resservir un bon nombre de fois)
Soulever rapidement le couvercle pour laisser tomber les spores dans la solution, et revisser rapidement.


Note: Certains cultivateurs préfèrent faire avec leur empreinte une solution sporée et inoculer à la seringue.


A partir d’une seringue de spores ou de CL

Désinfecter le silicone à l’alcool.
Passer l’aiguille à la flamme et verser quelques goutes dans les flacons.

Clonage a partir d’un carpophore ou d’une sclérote

Le champignon n’étant pas stérile, il faudra être d’autant plus vigilant lors de sa manipulation, pour ne pas risquer de contaminer la solution.

On veut prélever un bout de chaire intérieure, pour que celui ci ne porte aucun contaminant. Entre chaque coup de scalpel ayant frôlé la parois extérieure, il faudra repasser la lame a la flamme.

Notons que les tissus déchirés poussent plus surement que les tissus coupés par la lame. On peut donc faire une entaille sous le pied et continuer la coupe en déchirant, puis prélever un fragment du pied ou du chapeau.


Passer le tour du couvercle à la flamme et le dévisser.
Prélever le bout de champignon.
Soulever brièvement le couvercle pour déposer le bout et refermer.

Bout de champignon cloné en CL 3 sucres (glucose-fructuse-saccharose)


Suivi de culture

Ça y est, le plus dur est fait! Plus qu’à placer le flacon dans l’incubateur réglé à la bonne température et attendre que le mycélium grandisse. Et à chaque visite, on prendra soin de secouer vivement le flacon pour diviser le mycélium en de plus de petits morceaux possible. (par exemple une fois par jour la première semaine puis au feeling ensuite, c’est pas essentiel)

Le mycélium doit former un joli nuage visqueux.


Utilisation

Dès que le mycélium commence à se développer, il est utilisable. Mais autant attendre qu’il se soit bien établi(le délai est aléatoire, suivant l’espèce cultivé, la température, …).


Agiter le flacon pour fragmenter le mycélium en petits morceaux.
Désinfecter le septum à l’alcool
Pomper avec une seringue stérile. On choisira une aiguille de gros diamètre (sinon le mycélium ne passe pas). La plus grosse que l’on trouve couramment en pharmacie est rose, elle mesure 1,2×40mm, soit 18Gx1,5 ” en référence anglo-saxonne.
On utilisera la seringue de CL de la même façon qu’une seringue de spores, pour inoculer du grain ou une autre CL.

En cas de doute sur la viabilité ou un risque de contamination de la culture, on peut commencer pas inoculer un petit pot de grain en guise de test. (ou mieux, sur agar)


Conservation

Quand le mycélium ne se développe plus, on pourra stoker le flacon au frigo.

La culture peut rester viable assez longtemps, plus d’une année. Cependant, pour conserver une souche,il est préférable d’en faire plusieurs échantillons et de renouveler de temps en temps, pour prévenir des risques de contamination.

Par précaution, il est toujours bon de continuer a faire des empreintes, à conserver en sauvegarde et à partager.